Mycophyto développe l’art de la mycorhize
La société Mycophyto travaille en grandes cultures sur une offre de biosolutions à base de champignons mycorhiziens. Tout en se développant sur les filières où elle est déjà présente et en renforçant son sourcing financier.
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Fondée en 2017 par Justine Lipuma, microbiologiste, et Christine Poncet, agronome, la société Mycophyto, qui réalise un chiffre d’affaires de 1 M€ pour 30 salariés, est en train de franchir une nouvelle étape de déploiement de son activité. Cette dernière est basée sur la production de champignons mycorhiziens, dans une ferme pilote de 1 200 m2, et leur combinaison, avec cinq bénéfices pour les cultures : hausse du rendement, réduction de la consommation d’eau (effet éponge des champignons autour des racines) et d’engrais de synthèse, meilleure séquestration du carbone et revitalisation des sols.
La combinaison de différentes souches (350 espèces dans le monde) est sa marque de fabrique et permet d’adapter l’offre aux divers contextes pédoclimatiques pour une plus forte symbiose, avec les plantes, des champignons dont le système de production a été breveté.
Des essais avec une coop
À ce jour, Mycophyto travaille à une offre qui serait proposée à l’avenir en grandes cultures, après avoir assis sa présence en vigne, espaces verts et terrains sportifs, maraîchage, arboriculture et plantes médicinales. « Nous nous intéressons aux céréales et oléoprotéagineux, et menons des expérimentations avec des grands groupes », confie Justine Lipuma (en médaillon ci-dessous), DG de la société. Des essais sont conduits en France, avec un groupe coopératif, en Belgique et dans le nord de l’Europe. « Nous sommes également présents, pour les cultures spécialisées, au Maghreb, notamment le Maroc qui ouvre sur l’Afrique, et en Espagne ; des pays confrontés à la sécheresse », complète Ludivine Alenda, directrice marketing et communication.
Pour faciliter son déploiement, Mycophyto se donne une mission d’acculturation avec la volonté de garder la main sur le suivi et d’accompagner les agriculteurs de tout mode de production. « La formulation des produits est élaborée de façon que l’agriculteur puisse intégrer facilement l’inoculation dans son process sans contraintes supplémentaires », tient-elle à préciser.
Lauréate de France 2030
Pour atteindre ses objectifs, la société s’appuie sur du partenariat. Au niveau commercial, elle s’est rapprochée de Caahmro, distributeur d’agrofournitures dans l’Ouest en espaces verts et productions végétales spécialisées, et de la filiale environnement du groupe Lauvige exerçant dans le secteur viticole. Au niveau financier, plusieurs levées de fonds ont été actées depuis sa création. En 2024, de nouveaux investisseurs l’ont rejoint : Bpifrance, dans le cadre de France 2030, et Chanel, et à l’international, les fonds belge Noshaq et marocain CDG Invest.
Mycophyto est en effet lauréate de France 2030 pour l’appel à projets « Résilience et capacités agroalimentaires 2030 ». 2 M€ d’aides de l’État lui sont attribués sous forme de subvention et d’avance remboursable. Et ce, pour un budget retenu de 7,3 M€ pour son projet Mycofab qui se décline en une biobanque (elle détient une des plus grosses collections de champignons mycorhiziens en Europe), une seconde ferme de production interne, un entrepôt de transformation et un laboratoire de contrôle qualité. Ce modèle pourrait être dupliqué en France et à l’international.
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